La location immobilière en nette hausse

La crise pèse sur le marché immobilier et le secteur connaît indubitablement depuis plusieurs mois un net ralentissement, notamment en terme de volume de ventes, qu’il s’agisse de l’ancien ou du neuf.
Conséquence de cette baisse d’activité, les éventuels vendeurs préfèrent mettre leur bien sur le marché de la location au lieu de se risquer à brader leur bien sur le marché vendeur.
Bernard Cadeau, président du réseau Orpi, a donné sur France Info deux explications sur le phénomène de l’arbitrage entre acquisition et location pour les candidats au logement : d’une part lorsque l’achat est actuellement quasiment impossible et d’autre part lorsque la location est obligée… quand elle est techniquement possible.
En plus, pour des raisons accidentelles comme une succession ou un passage au chômage, on voit des résidences secondaires rejoindre aussi le marché de la location ; ainsi qu’une mutation ailleurs qui produit une location pour ne pas vendre à un prix cassé…

Ainsi dans et autour des Grandes villes, le marché locatif est soutenu et, alors que les prix d’achat/vente reculent, les loyers remontent. Cela va-t-il se réguler ? Oui, en principe, car les régle de fixation des loyers se renforcent aussi… Sauf si la situation qui génère cet état de fait perdure !
Mais, en fait, comme avant la crise, le match acheter ou louer n’a pas toujours de sens. Car en supposant par exemple que la location soit plus avantageuse, il y a d’ailleurs moult systèmes théoriques pour conclure en ce sens- que l’achat, le type de bien choisi n’est pas forcément disponible dans les deux états ; notamment en fait de location pour arbitrer vraiment. C’est cela qui pourrait toutefois changer dans la crise actuelle, vu la façon dont le marché locatif est en train de se suralimenter. Il y a là d’ailleurs du grain à moudre pour les Agents immobiliers qui «restent derrière leurs bureaux à compter leurs trombones » en attendant les clients à l’achat… Car la demande est trop forte par rapport à l’offre et don perturbe le jeu des lois économiques.
La crise financière a-t-elle aussi un impact sur l’économie locale ? Comment se traduit une récession mondiale sur le plan communal ? Vastes questions aux réponses souvent protéiformes. Quand les incertitudes du lendemain et les remises en cause du quotidien deviennent des thèmes de discussions récurrents, qui mieux que le secteur de l’immobilier, dépendant à la fois de l’emploi, du pouvoir d’achat et de l’octroi des prêts bancaires, peut donner quelques indications.
Témoignages : oui, l’immobilier est touché de plein fouet par cette crise aux multiples facettes, affirment des spécialistes du marché foncier. « Nous avons vu baisser notre chiffre d’affaires d’environ 50 % » confie l’un d’entre eux, dans des agences qui ferment en Paca. Paradoxe : « le volume des achats a fortement diminué, voire s’est effondré pour certains biens, alors que dans le même temps les mises en vente ont augmenté…»

Baisse des prix alors ? « Pas si simple », rétorquent ces spécialistes du Midi méditerranéen. En fait, plutôt un réajustement. « Les biens inférieurs à 100 000 euros (cabanons, terrains agricoles…) se maintiennent à la vente, ainsi que les produits rares, voir exceptionnels, qui nécessitaient déjà des investissements élevés. Ceux qui baissent sont les produits de moyenne gamme auparavant souvent surévalués (petits pavillons et villas exiguës, certaines maisons de village…). »
« Globalement, constatent-ils, la morosité du marché est accentuée par les exigences de quelques banques qui demandent aujourd’hui plus de garanties, notamment sur le plan des apports. Certaines n’hésitent pas à exiger jusqu’à 25 % du montant de l’achat en apport personnel et, du coup, des projets sont stoppés net. Les gens se tournent alors vers le marché de la location. »
On voit même des jeunes qui, soit à cause d’un licenciement, soit en raison de garanties insuffisantes, retournent vivre chez leurs parents…
En définitive, les professionnels de l’immobilier confirment, par leur vécu, les répercussions de la crise financière mondiale à l’échelon local pas plus épargné qu’un autre, pas moins non plus…